Vivre de sa Passion, Alicia a Quitté la Com’ pour Lancer son École de Couture à Barcelone

Lassée par son travail d’attachée de presse, Alicia, créative dans l’âme, voulait faire un métier qui ait du sens, en créant un impact positif sur la société et qui la passionnait. C’est en quittant San Francisco pour s’installer à Barcelone, qu’elle décide de vivre de sa passion en se lançant à son compte.

Hello Alicia et bienvenue parmi nous ! Pourrais-tu s’il te plaît te présenter ?

Je suis Alicia et j'ai 32 ans. Je suis Française d'origine, mais j'ai attrapé le virus de l'expatriation depuis un bon moment déjà, voguant entre Londres, Singapour, San Francisco et maintenant Barcelone où j'habite. 

Que faisais-tu avant de créer tes ateliers couture ?

Avant de devenir prof de couture (ou CEO de startup mode, ça fait plus chic), je travaillais dans la com' comme attachée de presse, en agence à Paris et à San Francisco. En tant qu'experte "Public Relations", je faisais l'intermédiaire entre des boîtes qui souhaitent communiquer et des journalistes en quête de nouveaux sujets. Cela consistais à écrire de belles histoires autour de tes clients et montrer en quoi ce qu'ils font peut intéresser le grand public.

Pourquoi avoir décidé de changer de métier et t'être lancée dans cette nouvelle aventure ?

Après 8 ans dans ce secteur, je ne m'amusais plus tellement. Je voyais aussi de plus en plus les travers du métier et en quoi ils me contraignaient à forcer ma personnalité au lieu de lui permettre de s'épanouir. 

C'est un métier de coulisses où ton travail n'est pas directement mis en avant, ou alors ce n'est pas bon signe. Comme ils disent au FBI : "si tout se passe bien, vous n'entendrez jamais parler de moi". Et pourtant, on en demande beaucoup aux équipes qui doivent passer par le chat d'une aiguille pour décrocher le saint graal : voir son client publié dans un magazine prestigieux. 

Quels étaient les aspects négatifs dans ton quotidien d’attachée de presse qui t’ont donné envie de partir ? 

À tout moment ton travail, même bien fait, peut partir à la poubelle, car un fait divers a balayé ton interview savamment orchestrée. J'avais par conséquent diablement envie que mes résultats ne dépendent plus que de moi et non des divinités journalistiques. 

Mais plus important encore, je n'avais pas la sensation d'apporter du bonheur à mes clients. Chacun faisait son travail, point. Moi, je voulais voir un impact direct en faisait un métier que j'estime utile à la société et aux personnes que j'allais croiser. Traiter avec des professionnels froids et tatillons (je grossis le trait évidemment, ils ne sont pas tous comme ça) finissait par brider ma créativité. Quand tu réalises que ce que tu crées t'ennuie toi-même, c'est qu’il est temps de mettre un coup de pied dans la fourmilière. 

Vivre de sa passion, on en rêve tous ! Pour ta part, quel a été ton déclic pour entreprendre ta vie ? 

La question du déclic est intéressante. L'idée d'un virage pro était en gestation depuis un bon moment, je dirais 4 ou 5 ans facilement. J'avais quitté ma boîte à Paris au bord du burn out. J'avais déjà eu envie de changer à ce moment-là. En arrivant à San Francisco, j'ai testé la couture dans un atelier de costume en y allant au culot. Sur le papier, c'était parfait : de la couture du soir au matin, des créations à paillettes comme je les aime, le monde du spectacle... 

Et pourtant, même en étant passionnée, rester penchée sur mon travail du matin jusqu'au soir ne me convenait pas, moi qui suis très sociale. Ce qui me retenait aussi, c'était l'absence d'un modèle suffisamment rémunérateur pour vivre de ma passion, plus précisément de mon projet. Renoncer à un job à 70 K€ par an dans une ville hors de prix, ça me faisait peur. J'ai donc repris le chemin de l'école et accepté un job similaire en com'. 

Heureusement pour moi, deux ans plus tard, nous avons déménagé de San Francisco à Barcelone. Et là, tous les voyants sont brusquement passés au vert pour vivre de ma passion. Quitte à changer de vie, autant le faire jusqu'au bout, je n'avais rien à perdre et pas vraiment d'alternative mirobolante à écarter. Le projet avait également mûri dans ma tête au contact de startup rencontrées comme attachée de presse à SF. 

Comment as-tu vécu cette période de transition ? As-tu rencontré un coach professionnel ? Quelles ont été tes difficultés ?

En vérité plutôt bien. J'avais peur de ce saut dans l'inconnu bien sûr, mais j'avais ce gut feeling que c'était ce que je devais faire (aidé par quelques séances de bilan de compétences que j'avais faites des années avant). 

Je me répétais en boucle "c'est maintenant ou jamais, après, tu n'auras plus le courage". Et cette croyance t'aide à avancer dans tes débuts. 

Pour la partie couture, j'ai suivi des formations spécialisées (notamment avec la Mairie de Paris). Pour la partie entrepreneuriat pure, je suis autodidacte et n'ai pas suivi de formation officielle. Avoir travaillé dans la com' et traîné dans le bain entrepreneurial de San Francisco m'avait déjà bien mis sur le chemin, j'ai complété par tout ce que j'ai pu trouver de pertinent : discuter avec des entrepreneurs de mon entourage, écouter des podcasts, regarder des chaînes YouTube spécialisées...  L'info est disponible si on est un peu curieux et qu'on a du temps à y consacrer. 

Et aujourd’hui, comment gères-tu cette nouvelle vie ? Es-tu heureuse de ce changement ?

J'adore cette nouvelle liberté ainsi que mon nouvel équilibre de vie. Je travaille différemment : très intensément pendant mes "saisons" de cours de couture où j'enchaîne une journée de travail classique avec mes cours du soir, puis en digital nomad pendant quelques semaines, en en profitant pour voyager, croiser mes proches, laisser ma créativité se ressourcer. Honnêtement, je ne vois pas vraiment quel job salarié pourrait me faire changer d'avis. Mais on ne sait jamais alors ...

En tant que jeune entrepreneure, quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaiterait faire de sa passion son métier ? 

Il y a 1000 manières de changer de vie (et de travail) pour entreprendre une activité-passion. On peut tout quitter en mode mélodrame et partir de zéro. On peut à l'inverse bâtir patiemment sa liberté en faisant grandir son "side hustle" et sauter le pas uniquement lorsqu'on est prêt. 

Il ne faut donc pas se laisser paralyser par ses croyances sur l'entrepreneuriat. Je conseillerais de commencer pas établir un plan qui tienne compte de sa personnalité (suis-je très averse au risque ou non?) et de ses contraintes personnelles :

  •  ai-je un soutien financier à la maison ? 
  • combien de temps puis-je me dégager sur mon projet? 

Ensuite, il faut apprendre à se faire confiance. Tu le sens ? Vas-y ! Il faut se dire qu'on ne se départira jamais de ses doutes : est-ce une bonne idée ? Que dois-je faire maintenant tout de suite ? Est-ce que je perds mon temps avec ce réseau social ? Est-ce un bon investissement ? Vais-je assez vite ?   

Tu ne le sauras jamais alors essaie et regarde ce qui marche !

Alicia
marquiseelectrique.com

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Sandrine Defradat

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