Sylvie, 48 ans, a souffert de phobie sociale pendant plus de vingt ans. Aujourd’hui, elle vit librement, parle en public et ose s’exposer sans crainte. Elle nous raconte ici comment elle s’en est sortie – pour aider ceux qui, comme elle, se sont sentis seuls, incompris, et prisonniers du regard des autres.
Je vous propose une conversation passionnante avec Sylvie. Si elle a réussi à se détacher de sa phobie sociale, n'importe qui peut le faire m'a t'elle dit...
Il y a un mois, j’ai rencontré Sylvie, 48 ans.
En quelques minutes, elle m’a confié qu’elle avait guéri de sa phobie sociale après avoir vécu des années d’isolement, de ruminations et de honte. Son récit m’a bouleversé.
Les jours qui ont suivi, son histoire n’a cessé de me trotter dans la tête. Je me suis dit que si elle m’avait inspiré, elle pourrait aussi aider d’autres personnes.
Alors je lui ai proposé de la publier sur Hellosense.
Elle a accepté tout de suite.
Parce qu’à l’époque où elle allait mal, elle aurait voulu lire un témoignage comme celui-là.
Elle aurait voulu savoir que oui, c’est possible de s’en sortir.
Voici son histoire. Avec ses mots. Et beaucoup d’espoir.
Je n’ai pas toujours été comme ça.
Aujourd’hui, je prends la parole en réunion. Je vais à des soirées. Je peux même commander un café sans transpirer.
Mais pendant plus de vingt ans, j’ai vécu dans la peur permanente du regard des autres.
La phobie sociale, c’est un enfer discret. On la remarque à peine de l’extérieur. Mais à l’intérieur, tout brûle.
Je me réveillais en stress pour des détails.
J’angoissais à l’idée de croiser un voisin dans l’ascenseur.
Je me répétais cent fois une phrase avant de parler à un collègue.
Je raturais mes mails trois fois avant d’oser cliquer sur “envoyer”.
Et je passais des journées entières à ruminer ce que j’avais dit ou pas dit.
J’évitais les interactions sociales autant que possible.
Je vivais dans une prison mentale.
Et le pire, c’est que je pensais que c’était de ma faute.
Un jour, j’ai annulé un déjeuner avec mon fils et sa compagne.
Juste parce qu’il y avait aussi une collègue à elle que je ne connaissais pas.
J’ai pleuré tout l’après-midi. Pas de tristesse. De colère contre moi-même.
Et c’est là que j’ai compris :
Je passe à côté de ma vie.
Je n’ai pas trouvé de baguette magique.
Mais j’ai avancé petit à petit, parfois en reculant.
Voici ce qui m’a vraiment aidée :
Je me suis aussi désabonnée des forums anxiogènes, qui ne faisaient qu’alimenter ma peur.
Je ne dis pas que je suis “guérie à 100 %” comme si c’était un bouton ON/OFF.
Mais je vis. Je choisis. Je m’expose.
Et je ne fuis plus.
Je continue de pratiquer la respiration, j’écris toujours un peu.
Mais je ne vis plus dans la peur.
Oui, elle peut disparaître. Mais ça demande un vrai engagement personnel, et souvent de l’aide.
Absolument. Je ne m’en serais pas sortie seule. Un bon psy, spécialisé en TCC, fait une vraie différence.
Alors commencez par en parler à une personne de confiance.
Ou lisez des témoignages comme celui-ci.
C’est un premier pas.
Si tu lis ça et que tu te reconnais dans ce que j’ai vécu…
Je veux que tu saches qu’il y a une sortie.
Qu’un jour, tu vivras des moments simples sans les anticiper pendant des jours.
Qu’un jour, tu ne te sentiras plus “anormal”.
Et que tu n’as pas à avoir honte.
J’ai 48 ans. J’ai attendu longtemps.
Mais il n’est jamais trop tard pour se libérer.
Tu peux y arriver. Et je suis la preuve vivante que c’est possible.
– Sylvie n'a pas voulu révéler son identité mais je peux lui transmettre un mail si vous souhaitez lui parler...