Enfant, tu collectionnais les A. L’idée d’échouer te paralysait et c’est peut-être toujours le cas. Tu ne te sens ni reconnue ni valorisée. Tu es peut-être atteinte du syndrome de la bonne élève. Rassure-toi, ce n’est pas immuable et mieux encore, ce mal-être peut devenir une véritable force ! C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Qu’est-ce que le syndrome de la bonne élève ? On a tendance à associer ce trouble au profil de la fameuse copine de classe qui obtient les meilleures notes sans jamais réviser ! Tu sais, celle qui frustre tout le monde a tout savoir sur tout ! Non, ici il s’agit de cette élève qui est constamment à la recherche de la validation de ses capacités. Celle pour qui les bonnes notes et les bonnes appréciations de ses professeurs apparaissent comme indispensables à son bien-être. Cette reconnaissance devient son moteur et elle met tout en œuvre pour satisfaire l’autre, quitte à s’oublier. La bonne élève se retrouve régulièrement en suradaptation : elle ne respecte ni ses limites ni ses besoins. C’est une excellente exécutante ! Ce syndrome est si ancré qu’il en devient invisible. Il n’est pas à confondre avec le perfectionnisme qui va s’exprimer par la réalisation minutieuse d’une tâche, sans que la confiance de l’exécutant soit remise en cause par le jugement des autres. La bonne élève, elle, va donner une importance exagérée aux attentes extérieures. Mais alors, comment ce syndrome se manifeste-t-il concrètement ?
C’est à l’école que les premiers symptômes peuvent apparaître. Il faut dire que le système scolaire est basé sur le principe de récompense. Il est donc cohérent qu’une enfant, en manque de considération et de confiance en soi, ne différencie pas ses capacités intellectuelles de son Être. Pour l’élève affectée par ce trouble, l’échec ne fait pas partie de son vocabulaire. Pour se sentir exister, elle doit suivre les règles en les exécutant à la lettre. Ses notes frôlent la perfection et elle est habituée aux félicitations et aux bons points. L’école représente un environnement rassurant : elle connaît la marche à suivre pour être reconnue et valorisée. Elle sait qu’elle doit figurer parmi les meilleures pour évoluer et passer en classe supérieure.
La bonne élève est d’ailleurs très exigeante envers elle-même et ne supporte pas la médiocrité. Elle ne remet pas en question la parole des grands, elle l’écoute attentivement et applique chaque leçon apprise. Ce syndrome touche plus souvent les femmes. L’école et la société forment les jeunes filles de manière à ce qu’elles ne fassent pas de vague. Suivre les règles est le premier chapitre du guide de la petite fille modèle.
Son entrée dans la vie active peut s’avérer très compliquée. Les règles changent et les enjeux sont donc différents. Le monde du travail exige de se démarquer, de faire preuve d’initiative, l’inverse de tout ce qu’elle a mémorisé. La bonne élève adulte est régulièrement surchargée de travail à cause de sa difficulté à dire non, et fait toujours plus que ce qui lui est demandé. Elle ne va jamais exprimer ses peurs et ses doutes par crainte de déranger. Elle attend sans cesse une validation extérieure.
Adulte, la bonne élève n’a pas appris à se connaître. Les besoins et les exigences des autres ont modelé son attitude. Elle ne pose aucune limite et se sent incapable de se mettre en action pour ses propres aspirations. Elle a tendance à évoluer moins vite, car pour avancer elle doit faire reconnaître ses valeurs. Ne sachant pas s’imposer, elle a pour habitude de privilégier le travail individuel plutôt que le travail en équipe. Ce syndrome n’est pas irréversible, il peut être transformé en atout. Pour y arriver, il est important de comprendre d’où il vient et par quel processus il a été créé.
Sois mignonne et tais-toi ! C’est généralement ce que l’on apprend à l’école lorsque l’on est une petite fille. Si les garçons sont poussés à essayer de nouvelles choses, les filles, elles, sont appelées à rester en coulisse. Même si les mœurs tendent à évoluer, ce schéma est encore bien ancré dans notre système scolaire.
L’environnement familial joue aussi un rôle important. Une enfant, qui ne perçoit pas de signe de reconnaissance et d’encouragement de la part de ses parents, sera prédisposée au syndrome de la bonne élève. Le manque de confiance en soi apparaît comme un terrain fertile au développement de ce trouble. Lorsque son esprit critique n’est pas favorisé, l’enfant ne distingue pas une information fiable d’une information non fiable. Ce sont des schémas de pensées et d’actions qui imprègnent ses habitudes sans qu’elle s’en aperçoive.
Le syndrome de la bonne élève trouve aussi refuge dans sa personnalité. Puisqu’elle ne se reconnaît pas à sa juste valeur, elle s’évalue par le jugement des autres. Elle n’a pas appris à perdre, à faillir. Le droit à l’erreur est tout bonnement proscrit pour elle. Comme elle établit une corrélation entre bonne note et fierté, son perfectionnisme tend systématiquement vers la démesure.
Si tu t’identifies à ce qui a été dit jusqu’à présent, tu dois te demander comment réinventer ton schéma d’actions et de pensées. Comment t’adapter à ce monde dans lequel être soi est la clé de la réussite ?
Parce que oui, incarner le rôle de la bonne élève peut devenir un super pouvoir, car elle a cette capacité à anticiper les besoins des autres. C’est une grande observatrice, une boulimique de l’apprentissage. L’exigence qu’elle a envers elle-même fait d’elle une professionnelle de qualité. Afin d’en tirer tous les avantages, il faut trouver un équilibre. La limite entre le syndrome et le super pouvoir s’avère très fine.
La première étape consiste à le reconnaître, ce qui n’est pas chose facile ! Elle demande de voir et d’accueillir tes failles. Admettre d’avoir dépassé tes limites et d’avoir priorisé les désirs des autres est une phase primordiale. Une fois ton pardon accepté, tu peux passer à l’action !
Fais connaissance avec toi-même ! Qui es-tu ? Qu’aimes-tu ? De quoi as-tu besoin pour te sentir bien ? Identifie ce qui te fait vibrer ! Observe ce qui ne te correspond pas. Tu réussiras à poser tes propres limites à condition de les expérimenter. Voici le témoignage de Katia, qui après une introspection douloureuse, a démissionné pour enfin se reconnecter pleinement au monde. Changer de vie pour vivre de sa passion.
En faisant ce travail d’introspection à travers un bilan de compétences, par exemple, tu pourras t’apercevoir lorsque tu auras atteint ton seuil de tolérance, tu sauras dire non au moment où tu te trouveras face à une situation qui ne te conviendra pas. Bref, tu seras ta propre cheffe ! Tu peux aussi trouver ton ikigaï, soit ta mission de vie avec un coach spécialisé pour être plus alignée.
Puis, sois fière de toi ! Apprécie ta valeur afin de ne pas attendre une éventuelle reconnaissance de la part des autres. Apprends à désobéir et fais ce qui te procure du plaisir. Il n’y a aucune règle au bien-être, juste celles que tu t’imposes ! Et enfin, inspire-toi ! Nourris-toi de tout ce qui t’entoure, de personnes, de livres, de magazines, de films, de musiques ou de podcasts. En stimulant ton imagination, tu créeras dans ta réalité un nouveau monde dans lequel tu es la seule à être aux commandes !
Tu l’auras compris, le syndrome de la bonne élève est plus courant qu’on ne le pense. Il est possible de le transformer en force, mais cela demande de sortir de ta zone de confort et de déconstruire tout ce que tu as appris depuis toujours. Il te suffit d’entendre que tu as le droit d’incarner celle que tu veux et que pour obtenir quelque chose, tu dois aller le chercher ! Rejoins dès maintenant la communauté Hellosense pour échanger avec d'autres femmes en quête de sens, en reconversion ou dans le monde de l'entrepreneuriat.
Maëva Floricourt
Rédactrice web